Dans ma pratique, j’ai rencontré beaucoup de personnes traumatisées pour lesquelles les séances de thérapie verbale classique ne fonctionnaient pas.
Parce que lorsqu’on vit un événement traumatique, le cerveau met instinctivement en place des mécanismes de protection puissants, qui conduisent plus tard à la nécessité d’une thérapie car la protection devient dysfonctionnelle. Le travail sur les traumas doit être très progressif et respecter ces mécanismes de protection. Inviter une personne traumatisée à raconter les détails de son histoire c’est l’exposer à une re-traumatisation et ainsi créer une intensification des troubles.
Il s’agit fondamentalement de comportements, pensées, émotions que la personne traumatisée ne s’explique pas rationnellement, qui sont « plus forts qu’elle », qui se déclenchent automatiquement et qui lui posent problème.
Elle peut éventuellement avoir amnésié partiellement ou totalement des épisodes de sa vie pour se protéger psychiquement. Et ne faire aucun lien avec les comportements, réactions, pensées ou émotions qui en résultent ici et maintenant (parfois de nombreuses années plus tard) et semblent dénués de sens pour elle.
Le chemin de guérison peut être plus rapide qu’on ne le pense, mais néanmoins dépend de l’âge auquel la personne a été confrontée aux vécus traumatiques, et de leur fréquence aussi
Inspirée des travaux de M.H. Erickson, de Kay Thompson et de B. Van der Kolk, la Thérapie Brève du Trauma (TBT) propose comme outil principal de traitement l’hypnose conversationnelle et active.
Le sujet n’est pas endormi, « passif » ou « absent ». Au contraire, avec l’aide du praticien, il reprend le contrôle sur ses symptômes physiques (souvent régulés par le système nerveux autonome) ainsi que sur les images qui l’envahissent et les émotions associées. Les flashbacks, les cauchemars, la perte d’estime de soi, la dépression, certains symptômes et maladies psychosomatiques, certains troubles du comportement qui en sont la conséquence actuelle sont ainsi éliminés par le patient lui-même avec l’aide du thérapeute et il a été démontré que cette amélioration perdure à moyen et à long terme.
La philosophie de ses praticiens est de se positionner ici et maintenant, en (r)éveillant les ressources psychologiques et corporelles du patient afin de l’aider dans la résolution des problématiques qui lui sont propres. Ceci nécessite pour le thérapeute d’intégrer entièrement la vision du monde et le vécu du patient, en lui proposant des changements émotionnels, cognitifs et comportementaux individualisés afin qu’il puisse choisir le chemin qui semble le meilleur pour lui-même et par lui-même.
Parmi les conséquences des traumas on peut citer une hypersensibilité émotionnelle à certaines situations, une hyper vigilance, une anxiété diffuse sans objet, des phénomènes « d’activation » qui conduisent la personne vers des comportements négatifs pour elle, comme par exemple le rejet d’une intimité affective pourtant recherchée consciemment (qui serait jugée trop dangereuse par son inconscient), l’agressivité, le retrait et le repli sur soi, le sentiment de honte, l’addiction vers des produits ou comportements qui « anesthésient » la souffrance (consommation d’alcool, de drogues, compulsions ou troubles alimentaires, addiction au jeu, etc), la sidération, la dissociation, le sentiment d’être observateur et non acteur de sa vie, un sentiment d’étrangeté…